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Le village de Madières

 

Géographie et population.

Madières est un petit village situé dans la vallée de la Vis, à cheval sur les départements de l'Hérault et du Gard, ce qui lui vaut d'appartenir à deux communes différentes :

(34250 St Maurice de Navacelles et 30190 Rogues),  ici on dit qu'on habite côté Hérault ou côté Gard...

Habitants: Madiérains  - de l'occitan Madierencs- ou parfois Madiérois (à cause d'une mauvaise francisation).

La population varie entre 20 personnes l'hiver et 200 personnes l'été... En 1914 on y comptait 400 habitants permanents, plusieurs hôtels et auberges...

Les maisons sont étagées, des deux côtés au dessus de la rivière, dont la température ne dépasse jamais, même en été, les 18°... l'eau y est d'une pureté remarquable.

 

Climat:

Bien que le village ne soit qu'à  284 m d'altitude, le climat est proche de celui des Causses qui l'entourent (700 - 950 m):

En hiver : ciel bleu et températures parfois négatives (jusqu'à -13°), froid sec , idéal pour randonner au soleil...

En été : soleil et chaleur (entre 30° et 40°)  avec des nuits qui restent fraîches grâce à la rivière.

Comme souvent en Occitanie côtière, le printemps et l'automne sont très doux et ensoleillés.

 

 

Un peu d'histoire...

Madières avant Madières : de l'époque préhistorique on ne connaît qu'une grotte située très haut, au pied des falaises du côté du Larzac, les plateaux voisins portent eux aussi les traces de cette époque, dolmens, menhirs et cromlech, grottes habitées...

A l'époque Celte est aménagé l'oppidum de "la Culasse", situé sur le causse de Blandas au dessus de Madières, remarquable par son mur de protection de 4 à 5 mètres de large, en dessous duquel se trouvent les traces d'un village gaulois niché près d'une source.

Ce lieu était dit "Madières lo viel (le vieux) par les anciens de Rogues (cf Adrienne Durand-Tullou qui pensait que c'était un souvenir des origines des premiers habitants descendus s'installer dans la vallée lors de la Pax Romana).

A l'époque romaine, le village s'est construit au franchissement de la Vis par la voie romaine secondaire reliant Le Vigan (Hierles) à Lodève (Luteva).

Le nom du village vient probablement du latin "Materias" qui avait pour sens "bois (matériaux) de construction" et désignait localement un lieu très boisé, il est probable aussi que les premiers moulins à eau aient été introduits à cette époque.

"Gleiza vielha" de Madières, sous la neige

Après la disparition de l'empire romain le village est fortifié,  Au VIIème siècle, la rivière qui traverse le village marque la frontière entre les royaumes Wisigoths et Francs.

Une forteresse est construite par les Wisigoths, en hauteur et  à l'écart du village, pour défendre l'accès au Larzac.

Les premières citations du village, conservées à l'abbaye de Gellone (Saint Guilhem le désert), remontent au IXème siècle et annoncent l'évolution du nom : Materias - villa madierii.

Grâce à un acte on sait que le village possédait à cette époque au moins deux moulins (dont le meilleur était la propriété des moines de St Guilhem).

Du IXème siècle date la "Gleisa vielha" - vieille église en occitan - cette église est pré-romane avec un cœur a fond plat,  elle portait des  fresques présentant des chevaliers en tournoi, (cf Adrienne Durand-Tullou) aujourd'hui perdues à cause d'un toit partiellement détruit vers 1950.

Elle resta en service jusqu'au XIXème siècle, malheureusement abandonnée vers 1870, puis vendue, c'est le seul bâtiment encore couvert de lauzes, autrefois très communes et aujourd'hui remplacées par des tuiles sur tous les toits des maisons.

Aux XI-XIIIème siècles, Madières est une des portes d'entrée du Lodévois. Le château fort, le Castellas, contrôle l'accès au Larzac, par l'ancienne voie romaine qui traverse son enceinte.

Le village au bord de la rivière est fortifié côté Hérault, il reste trois tours (une est très visible, les autres sont intégrée dans des maisons plus récentes) une partie du chemin de ronde est encore utilisée et mène aux piles de l'ancien pont romain, sous le pont actuel.

Les seigneurs "de Madières", sont alors des vassaux (indisciplinés) des évêques de Lodève et le resteront jusqu'en 1217 date à laquelle le château féodal sera détruit , en pleine croisade des albigeois, par des troupes venues de Montpellier.

Le Castellas est resté à l'abandon depuis, on distingue encore le donjon avec sa chapelle (Sta Maria de la Peira) et l'enceinte très dégradée avec plusieurs tours.

A partir de 1250 une nouvelle famille féodale s'installe, les "de Ginestous", cités lors de la croisade des albigeois comme des vassaux mineurs des comtes Bermond d'Anduze.  Cette famille restera dominante jusqu'à la révolution française et perdurera jusqu'au début du XXème siècle.

Entre la fin du XIIIème siècle et le  XIVème siècle, un nouveau château est construit sur l'autre rive (côté Gard), il sera remanié aux XV-XVI et XVIèmes siècles.

La partie "gardoise" du village se développe alors (sans fortifications visibles) sous ce château , un pont médiéval est bâti, presque en face du château, en remplacement du pont romain, ce pont dont il ne reste que les deux piles a été emporté par des crues.

Les guerres de religion n'épargnent pas le village, situé au contact des zones catholiques et protestantes et le laissent pratiquement ruiné. En 1778 un nouveau pont monumental et très hors crues est construit, en aval du pont romain disparu, il est toujours en service.

La construction de ce pont à 20 m au dessus de l'eau répondait très probablement à un objectif militaire, en garantissant l'accès des troupes royales aux Cévennes protestantes toutes proches (et mal soumises depuis la paix d'Alès), il été partiellement financé par les Etats du Languedoc.

Aux XVIII- XIXème siècle l'élevage du ver à soie devient une activité importante pour le village qui reste un lieu de passage fréquenté, dont témoigne la présence de plusieurs restaurants et hôtels.

Les cultures de l'olivier et de la vigne ainsi de nombreux potagers en bordure de la Vis, complètent la culture des céréales, les flancs de la vallée sont cultivés en terrasses jusqu'aux falaises des causses, la végétation, aujourd'hui omniprésente, est à l'époque rare et le bois très recherché : les enfants doivent apporter leur bois de chauffage à l'école communale et les hommes tentent de capturer avec des gaffes les arbres transportés par les crues.

En 1830 un troisième moulin à blé vient s'ajouter aux deux moulins à blé et au moulin à huile préexistants.

 Au début du XXème siècle une centrale hydroélectrique est construite à la sortie du village, après le creusement d'une canalisation souterraine apportant l'eau depuis Navacelles, elle faisait vivre une dizaine de familles, elle est toujours en service, mais automatisée.

En 1914 on recensait près de 400 habitants dans le village, évidemment la grande guerre puis l'exode rural sont passés par là et la population à considérablement baissé depuis.

 

 

 

 

 

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Retrouvez toutes ces informations dans l'Enquête sur le Castellas de Madières :

Cette publication est le fruit de nombreuses années d'observations et de réflexions sur le patrimoine et l'histoire de Madières, .

Elle comporte 140 pages de textes, plans, reconstitutions et photographies. Elle se présente en trois sections :

La première partie présente l'évolution du village depuis la préhistoire jusqu'à la chute du Castellas au XIIIe siècle, en retrouvant les traces des celtes, des romains et des wisigoths, puis celles des premiers seigneurs autour de l'an Mil.

La deuxième partie s'intéresse à la destruction du château féodal en 1217, il y a tout juste 800 ans, le travail a consisté à retourner au XIIIe siècle, à l'époque de la Croisade des Albigeois, pour découvrir ce qui s’est passé autour de Madières. Sans entrer dans les détails de cette persécution religieuse, j’ai tenté d’en comprendre les conséquences locales et les implications pour les personnages de l’époque.

Ces recherches ont permis de recueillir des données complémentaires, qui dépassaient le cadre initial de l’étude, mais apportaient une meilleure compréhension de l'histoire et des évolutions du village. Ces informations ont été traités par thèmes: les voies de communication, les ponts, les moulins, etc. Elles constituent la troisième partie.

 

 

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